Le premier projet créé en mon nom, pour mon agence, était un projet parfait. Parce que j’avais pu le faire suivant les contraintes de mon client, et lui donner entière satisfaction. Parce qu’en prime, les travaux ne lui ont pas imposé de contrainte. Mon client ne vivait pas entre ces murs. Il avait un autre endroit où vivre en attendant de pouvoir récupérer son logement. Il avait pu paisiblement emménager dans un appartement neuf, parfaitement à son goût. 

Avec mon agence, j’avais pu ensuite accompagner des clients dans l’achat de leur bien, et la rénovation de celui-ci pour qu’il leur corresponde parfaitement. Le projet avait été mené à bien. Mais cette fois, mes clients avaient dû gérer le stress des travaux. Ils passaient de la location à l’achat. Ils avaient un peu trop vite stoppé leur bail. J’avais su trouver des astuces pour leur laisser le maximum de confort. Mais le stress des travaux avait tout de même été présent. Mes clients étaient satisfaits. J’avais regretté personnellement de ne pas m’être plus impliquée dans leur processus immobilier, pour éviter ceci. Mais ce n’était pas mon domaine.

Puis nous avons été sollicités pour un travail de rénovation d’un appartement en location, puis plusieurs. Le défi était alors de créer sans vraie consigne. Juste nous face aux murs. Mais avec le besoin de plaire à d’autres ensuite. Des contraintes complexes, mais très intéressantes. Chaque projet nous est particulier, mais ces projets l’étaient d’autant plus. Ce sont nos créations pures, nos bébés exposés au regard des autres. L’exercice était sympa. Le suivi de ces appartements aussi. Alors à chaque fois j’avais invité mes clients à revenir vers moi au moindre souci. Nous savions que les locataires ne respectent pas toujours les logements en location. Mes clients avaient regretté que je ne fasse pas simplement la gestion de leur appartement. Mais ce n’était pas mon domaine.

A plusieurs reprises, j’ai dû laisser des contraintes survenir dans mes projets d’architecture, parce que ce n’était pas mon domaine. Alors j’ai décidé d’en faire mon domaine. 

J’ai rapidement songé à l’idée de m’associer à un agent immobilier. Mais pour s’associer, dans n’importe quelle entreprise, il faut déjà être sûr de son partenaire. Le connaître, pourvoir communiquer librement et tout se dire, même les reproches, et prévoir malgré tout sa défaillance. Je ne connaissais aucun agent immobilier. Je savais en revanche à quel point ce monde est impitoyable. Chacun se bat pour lui-même, parce que c’est un univers tendu, où le premier arrivé sera le seul servi. Ils doivent se battre. Mais l’agent immobilier en devient plus individualiste, un tempérament qui n’allait pas avec la politique de mon agence et de mon travail.

.

Alors, j’ai choisi de me former moi-même dans le domaine des professions immobilières.