Lorsque j’ai obtenu mon diplôme d’Architecte d’intérieur, je voulais simplement continuer de créer à ma façon. 

Lors de mes études, j’avais fait des stages. Mes camarades de classe aussi, et nous en discutions. Nos professeurs nous parlaient de leur expériences. Je savais que je ne voulais pas rejoindre de grands groupes, et devenir un petit maillon de la chaîne créative. De même que j’avais arrêté l’architecture à grande échelle pour l’architecture d’intérieur à une échelle plus humaine, je savais que je voulais rester dans une petite structure.

J’ai postulé. Mais les places étaient limitées. L’offre était limitée. Et surtout, les agences préféraient travailler avec des freelances. La demande n’étant jamais constante, il était plus facile pour eux d’avoir des contrats temporaires, faciles à stopper. Si je voulais travailler dans ces structures, je devais être freelance. 

Pour devenir freelance, je devais me créer un statut légal. Je devenais une structure de l’ordre de l’entreprenariat et de l’indépendance. Je devais gérer l’administratif, la comptabilité, et continuer à chercher des projets. Parce que la sécurité de l’emploi disparaissait. En regardant ce que j’avais à faire, j’ai très vite réalisé que finalement, le travail était le même que celui nécessaire pour ouvrir son agence. Et j’avais déjà l’ambition de devenir une agence, et signer de mon nom mes créations. 

Lors de mes études d’architecture d’intérieur et de design, j’avais eu l’occasion de créer du mobilier. Un mobilier qui me plaisait, et me représentait vraiment moi. Ma signature. Je l’avais exposé. J’avais reçu beaucoup de critiques positives, et même quelques commandes. J’étais encore étudiante. Je me suis concentrée sur mes études. Mais l’ambition de développer ce design un jour, mon design, était née en moi. Et il m’était difficile de mettre un autre nom que le mien sur mon travail. Mes créations, mon style, mon énergie n’étaient que le fruit de mon travail, et surtout, de ma personnalité. Je n’aimais pas laisser quelqu’un d’autre le signer.

Je savais qu’un jour je serais architecte d’intérieur et designer indépendante. Alors j’ai tout de suite ouvert une structure plus complète. Une société qui me permettait d’être freelance, et de plus tard travailler et signer de mon propre nom mes projets. Une société à laquelle j’ai donné mon nom.